Peu connue des touristes étrangers, Annaba offre pourtant une grande
opportunité pour les amoureux de la nature, de conjuguer les plaisirs
balnéaires et le tourisme de montagne.
Annaba, qui figure comme pièce maîtresse du pôle touristique
d'excellence nord-orientale, qui se constitue des wilayas de Skikda,
El-Tarf, Guelma, Souk-Ahras et Tébessa est, aujourd'hui, en pôle
position pour la mise en place d'un schéma directeur d'aménagement
touristique, tel que décidé par les autorités du pays, pour une
véritable relance du secteur. Annaba, qui dispose d'immenses plaines et
de somptueuses montagnes adossées à des plages de rêves, dont certaines
sont classées parmi les meilleures à l'image de la baie de Chetaïbi, qui
draîne chaque année des milliers d'estivants nationaux et quelques
rares étrangers, ne fait pas l'attrait du tourisme international, à
l'image de nos voisins. Pourtant, rien qu'au nord-est, l'Algérie
dispose, entre Skikda, Annaba et El-Tarf, de quelque 300 km de côtes et
de 87.000 ha de forêts devant en principe constituer un point d'appui
touristique pour le développement du secteur en question. Annaba, à elle
seule, constitue la meilleure porte d'entrée au pays. Elle pourrait
devenir un lieu privilégié des touristes européens. Malheureusement, les
choses ne tournent pas comme on le veut pourtant la région dispose
d'importants atouts majeurs pouvant stimuler le tourisme international à
l'effet de l'existence, entre autres, de six lacs principalement
localisés au niveau de la wilaya d'El-Tarf, de dix massifs montagneux,
d'une trentaine de sources chaudes, qu'elle soit déservie par un réseau
routier neuf renforcé par l'autoroute transmaghrébine, des aéroports,
des ports de commerce et de voyageurs, de trois bassins de plaisance, de
grands centres urbains et de grandes agglomérations...
En plus de cela, la région dispose également d'une faune assez
importante, tel le cerf de barbarie, le sanglier, l'anguille, la loutre,
le tout ponctué par le parc national d'El-Kala, à vocation écologique,
surplombé par les majestueuses montagnes du Djebel Béni-Salah... Avec
tout cela, le tourisme ne tourne pas rond. Pourquoi ? Parce que, selon
certains observateurs, les contraintes sont multiples, dont les plus
contraignantes sont celles liées à la rigidité et/ou absence de textes
réglementaires devant libéraliser le secteur et lui permettre une
ouverture certaine à l'investissement. Car les procédures actuelles sont
très lourdes et complexes et ne permettent aucunement ou très
difficilement, l'accès au foncier.
A ce jour, au vu des contraintes administratives, les zones
d'expansion touristiques n'ont connu aucune évolution malgré le tracé
existant qui les délimite. Certains opérateurs soulèvent la lenteur des
études
d'aménagement de ces zones et les difficultés d'adaptation aux
nouvelles techniques d'information et de communication. Ces situations,
nos interlocuteurs les lient particulièrement aux insuffisances
partenariales inter-secteurs, à un déficit flagrant d'encadrement, à
l'inexistence d'infrastructures d'accueil répondant aux normes
internationales et surtout à la méconnaissance d'une grande partie du
patrimoine touristique national. Enfin, les partenaires et les
différents opérateurs, accordent une grande importance aux résultats des
assises régionales et nationales du tourisme, pour espérer une
véritable prise en charge de ce grand pan de l'économie nationale à
ressources inestimables. Pour cela, ils comptent voir se dresser un
véritable inventaire des potentialités existantes et une levée certaine
de toutes les contraintes empêchant le développement durable du tourisme
en Algérie.
«Ce qui est important aujourd'hui, c'est d'abord, mettre à la
disposition du secteur un portefeuille du foncier, mis en valeur et
accessible aux investisseurs en leur évitant la lourdeur de
l'administration pour l'étude des dossiers déposés», nous a fait savoir
un opérateur touristique qui ajoute que «l'Etat doit aussi mettre en
place un dispositif d'intéressement à même d'attirer l'investissement
étranger supporté par une politique de communication, qui mettra en
évidence la valeur et l'image de chaque pôle afin de permettre une
meilleure adhésion de l'investissement et encourager le partenariat en
multipliant, bien évidemment les sites de formation et en optant pour
une mise à niveau du secteur touristique en Algérie».
Pour un autre responsable d'une agence touristique, la société doit
aussi faire valoir les produits touristiques locaux en développant
l'artisanat et autres produits du terroir, comme l'on fait et le font
nos voisins d'Est et d'Ouest. A cet effet, un institut touristique
d'envergure s'impose en tenant compte des atouts locaux, régionaux et
internationaux en plus des besoins en formation et d'accompagnement.
Avec cela, on pourrait espérer une relance du tourisme.
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